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Extraits

Psaume

Dans mon armure sauvage
qu’un printemps décora,
j’attaque les aubes vastes
pleines de tes moulins.
Mais pour l’instant encore
me manque l’écuyer
apte à porter l’emblème
d’un sublime ridicule.
D’un coup d’éclair dans les gencives,
le Dieu s’est réveillé.
Par le feu, le fer, le sang
et,
dans les vignes,
se met à danser.

Auriez-vous fui, ma mie,
là où la nuit bleuit
de honte sans étoile ?

Malheur des Huns,
ivresse des autres,
une civilisation à genoux
entonne le Te Deum.

Mais souriez aux astres,
l’infamie est si belle
qu’un ciel ouvre ses bras,
marteau en l’un,
en l’autre l’enclume.

Imparfaite saison
d’obsessions persistantes,
cravache mon coeur l’amour
de n’avoir su aimer
l’insigne perfection.

Vois comme lointaines sont ces nuits
où tu crus boire toute l’encre du monde.
L’imbécile prospère,
en toi comme ailleurs,
te surveillant.

Une amante sur la rive
me fait des signes bleus
et tandis que s’éloigne
l’autobus des enfers,
une arme sur la tempe
me dicte sa raison.

Ô ma chair,
mon aveugle pitié,
ma ténébreuse affaire
à jamais éclaircie,
ils cherchent partout des mondes
tandis que tu es là,
docile; à mes genoux.

L’homme a le choix:
s’y mettre ou se démettre.
Les flèches du désir
n’hésiteront jamais.

Ta chevelure rouge,
qui a laissé des traces
jusque dans ma soupe,
incendie des histoires
à ne pas vivre debout.

Arrache ma soeur, arrache
ce fléau de mon âme,
cette atroce tuerie,
ce sort aussi maudit
que la nuit des Temps.

Divin espoir,
les chrétiens s’animent.
Ma flamme serait-elle haute
ou si basses mes eaux,
le silex d’une main,
l’étincelle de l’autre,
j’éventre le gibier
au fond de ma caverne.

L’idiot qui fut, là-bas,
en ces froids paysages,
perdus de barbelés,
de camps, de miradors humains,
se retrouve ici,
enfin délibéré.

S’il s’agit de rire en pleurant
ou de pleurer son rire,
l’histoire ne l’a pas dit
laissant les juges en paix
en décider l’issue.

Disent-ils que ce sont mots assis,
tranquilles,
aux froideurs cyniques…
Ah! Chauds lecteurs de mon coeur,
piétinant mes racines.

Une fois la vérité fut dite
de l’oracle imparfait
puis, la plume asséchée,
l’auteur disparut.
On cherche encore sa tombe.

Ma chérie, ma chérie,
ils nous auront tout dit,
ces prophètes virils,
si calmes,

dans l’intempérie.

​

1992 

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